Dans le journal papier Le Parisien Eco, supplément édité à l’occasion du Salon Handicap, Emploi & Achats Responsables 2019 du 28 mai à Paris, l’article Patrons de start-up et handicapés, ils innovent présente le profil de Marlène Varnerin. Cette publication a été rédigée par le journaliste Arnaud Bertrand suite à la réalisation d’une interview de la directrice éditoriale d’Inclood.
Voici le texte complet de l’article :
« Née sourde,j’ai appris à lire en plongeant dans les récits jeunesse qui m’ont ouvert la porte de l’imagination.
Mais j’ai pu constater que, autour de moi, beaucoup de personnes sourdes, jeunes et adultes, rejetaient le livre, la lecture et tout ce qui renvoie au français. C’est un problème dû à un enseignement et à un système pédagogique non adaptés et à un manque cruel de supports de lecture écrits et traduits en langue des signes française (LSF) dans le paysage éditorial de l’Hexagone.
Or, à ce jour, un enfant sur mille naît sourd, majoritairement dans une famille entendante n’ayant jamais été confrontée ni à la surdité, ni à la LSF. L’enfant sourd se retrouve donc à la marge de la lecture. L’idée d’lnclood a germé de ce constat. Comment donner le plaisir de lire et transmettre des connaissances ? Par la technologie et la réalité augmentée, l’application fait le lien entre le livre jeunesse sur papier et les vidéos en LSF. Aujourd’hui, il y a un catalogue de titres accessibles, et cinq en cours d’adaptation avec l’École des loisirs. Ma volonté d’entreprendre est liée à ce souhait de créer des projets éditoriaux, en choisissant en toute liberté les projets bilingues que je veux mener. Le fait que je sois moi-même sourde, que mon associé le soit également
et que notre associée entendante connaisse la LSF est un moteur. La surdité n’est pas simplement un état biologique, nous sommes porteurs d’une langue, d’une culture visuelle qui importe. Elle peut et doit être transmise.»