Par Miriam Gilarski
(voir sa présentation vidéo LSF)
Le 8 mars est la journée des droits de la Femme. Durant ce jour, on célèbre leurs combats et leurs féminités.
“Inouïes” est une ode à ces luttes méconnues que l’ont vécues et que vivent toujours les femmes sourdes.
Quelques-unes d’entre elles sont connues telle que Marie Heurtin et Emmanuelle Laborit, mais il en existe plein d’autres qui peuvent être des vraies exemples au vu de leur parcours. J’ai pu en découvrir quelques-unes à travers ce livre, voici un portrait succinct de trois femmes qui m’ont marquée.
Julie ABBOU
Son profil m’a tout d’abord intéressé par rapport à sa vision du bonheur et sa définition de la femme.
Pour elle, bonheur ne rime pas avec le fait d’avoir une famille et de s’en occuper mais plus avec une réussite professionnelle qui lui permettrait un enrichissement personnel. De plus, selon elle, une femme devrait pouvoir suivre ses rêves sans restrictions. Ensuite ce qui m’a frappé c’est sa persévérance et son dévouement afin de pouvoir faire le métier qu’elle voulait.
Elle a commencé son cursus universitaire en faisant une licence d’Art aux Beaux-Arts puis a voulu intégrer l’Institut National du Patrimoine (INP). Après un premier rendez-vous à l’INP qui ne s’est pas déroulé sous les meilleures formes, elle a réussi à y entrer 2 ans plus tard en montrant toute sa motivation lors du concours d’entrée. Elle a ensuite eu une scolarité sans accroc et a décroché un très bon poste peu de temps après la fin de ses études.
Son témoignage permet de prendre conscience que la persévérance peut donner des résultats et qu’il faut garder espoir malgré les difficultés.
Étant jeune elle a dû arrêter sa première passion: la gymnastique, à cause de son implant, ce qui l’avait beaucoup attristée. Quelques années plus tard elle se découvre une nouvelle passion: l’aviation, et décide d’apprendre à piloter. Malheureusement son dossier médical est, dans un premier temps, refusé à cause de sa surdité. Grâce à sa persévérance elle obtiendra une dérogation, lui permettant de voler dans certaines zones seule ; et dans d’autres, elle doit être accompagnée, car l’utilisation de la radio est nécessaire. Elle deviendra ainsi la première femme pilote sourde de France.
Son récit m’a passionné par son côté atypique. Tout d’abord en décidant d’arrêter d’être dans des institutions spécialisées afin de trouver un métier qui lui correspondait. Après avoir travaillé en tant que formatrice LSF, elle a tout quitté afin de suivre un amoureux en Australie. Ce changement radical de vie a mis en évidence sa résilience.
Cette expérience australienne lui a permis de la rendre plus autonome, de prendre confiance en elle et de comprendre le vrai décalage au niveau de l’accessibilité qu’il y a entre la France et d’autres pays.